Rassurez-vous, rien de ce que vous avez pu faire ou de ce que vous auriez pu faire aurait eu de l’influence sur le développement de l’orientation sexuelle de votre enfant. De nombreux mythes circulent à ce sujet. Plusieurs de ceux-ci prennent racine dans des interprétations de la théorie psychanalytique.
Le psychanalyste Sigmund Freud, qui a émis ses théories dans les années 1900-1930, avait une position plus modérée que ses contemporains par rapport à l’homosexualité. Plutôt que de considérer celle-ci comme une pathologie à guérir, il disait de cette orientation sexuelle qu’elle constituait un arrêt du développement sexuel normal. Selon lui, seuls les homosexuels éprouvant des problèmes à vivre leur orientation sexuelle auraient pu tirer des bénéfices d’une psychanalyse.
Une mère inquiète avait d’ailleurs écrit à Freud pour savoir s’il pouvait traiter son fils suite à l’annonce de son homosexualité. Voici ]un extrait de la réponse de Freud:
« J’en déduis par votre lettre que votre fils est homosexuel. Je suis frappé par le fait que vous ne mentionnez pas ce mot dans l’information que vous m’envoyez à son sujet. Puis-je me permettre de vous demander pourquoi vous l’évitiez? Si l’homosexualité n’avantage certainement pas l’individu, il n’y a pas lieu d’en avoir honte. Ce n’est ni un vice, ni une dégradation et ne peut être catégorisé comme étant une maladie ; nous considérons l’homosexualité comme une variante de la fonction sexuelle issue d’un développement sexuel arrêté. De nombreux personnages importants appartenant aussi bien à l’histoire qu’aux temps modernes, ont été homosexuels, dont de grands hommes comme Platon, Michel-Ange, Léonard de Vinci, etc. C’est une grande injustice et une grande cruauté que de persécuter l’homosexualité comme un crime… »